Qu’en pensent les enfants?
Plusieurs me posent cette question remplie d’empathie pour nos enfants qui devront quitter amis, école, maison et jouets…
Nous avons pris la décision de partir pour l’Afrique à la fin de l’année scolaire 2006/2007. Depuis ce jour, nous sensibilisons nos enfants aux coutumes et à la culture de différents pays en passant par la vie des enfants du monde.
Nous avons acheté des livres intéressants qui nous présentent le quotidien des familles et des enfants. Nous profitons de toutes ces informations bien illustrées, pour amorcer des discussions sur l’éducation, les vêtements, les coutumes, la nourriture, les jeux, etc..
À chaque fois qu’un de ces livres s’ouvre, les discussions sont très animées.
Je dois avouer que l’ambiance n’est pas toujours à son meilleur. On peut entendre des : beurk, yark, ha ha ha, ayoye, r’garde ça!
De mon côté, je laisse plutôt échapper des : écoutez! c’est important ce que je vous raconte, arrêtez de niaiser, il ne faut pas se moquer, si vous continuez comme ça, là-bas, c’est eux qui se moqueront de vous deux!!
Mais parfois, la détente et l’ouverture d’esprit sont au rendez-vous. Il m’arrive d’être impressionnée par la cohérence des questions et par l’assimilation de l’information de mes deux prodiges!
Les années passent, les enfants vieillissent et nous pouvons désormais repérer sur une carte du monde le pays d’origine des familles présentées dans nos livres. Anthony et Gabrielle, voyant qu’un océan nous sépare, ont même trouvé toutes sortes de moyens, plus originaux que l’avion, pour traverser l’Atlantique.
2010/2011, nous les avons encouragés à partager ce projet avec les gens significatifs de leur entourage. Les enseignants, les amis, les éducatrices du service de garde, tous se sont montrés très emballés. Ce fut une étape importante pour Anthony et Gabrielle, car la réaction des gens a nourri leur désir de découvrir ce pays.
Anthony, mon grand garçon de 8 ans, ne se positionne pas trop sur son envi de voyager…
Il fait entièrement confiance à ses parents pour le protéger, le soigner, le nourrir et lui enseigner tout au long du voyage. Son désir de partir repose sur le fait que dès notre retour nous adopterons un chien à la SPA! Par contre, je constate une légère détresse à quitter tous ses biens personnels et à vivre dans la pauvreté.
Gabrielle, mon bébé de 6 ans, est parfaitement prête à s’embarquer dans cette aventure. Ses amies noires auront tout le loisir de lui tresser les cheveux et de lui apprendre des danses africaines. En retour, Gaby affirme qu’elle les aidera dans leurs apprentissages scolaires grâce à tous les trucs et stratégies enseignés par son professeur de première année.
La plupart des livres nous montrent la misère. Nos enfants se sont donc fait une idée sur ce que deviendra notre niveau de vie, mais lorsque nous avons reçu de photos d’Ibrahim (notre responsable de l’ONG donner espoir) les enfants étaient vraiment soulagés.
· Notre maison est orange (couleur préférée d’Anthony)
· Les enfants du village sont beaux et bien habillés avec des couleurs flamboyantes.
· Ils ont tous des chaussures ou des gougounes.
· Ils ont même des bouteilles d’eau.
-« Maman, ils ne sont pas si pauvres que ça! »
Vidéo à l’appui (si j’y arrive…)